تقي زاده

تقي زاده

Réciter tous les jours du mois le du‘ã’ suivant que l’Imam Zayn al-Abidine (Que la Paix soit sur lui) a récité pendant sa rétention au mois de Rajab:

«Ô Toi Qui disposes des besoins des solliciteurs et Qui sais ce qui se passe dans le for intérieur des gens silencieux, Tu as pour chaque demande une ouïe attentive et une réponse toute prête! Ô mon Dieu, Tes Promesses sont véridiques, Tes Mains généreuses et Ta Miséricorde est large! Je Te demande donc de prier sur Mohammad et sur les Membres de sa Famille, et de satisfaire mes besoins de ce monde et de l’aitre monde. Tu as certes un Pouvoir sur toute chose.»

jeudi, 30 mars 2017 22:41

Les Mérites Du Mois De Rajab

Le mois de Rajab avec les mois de Shaaban et de Ramadan  constitue les mois les plus honorés en Islam. En effet le Prophète (Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille) dit: «Sachez que le mois de Rajab est le mois d’Allah, le mois de Shaaban est mon mois et celui de Ramadan est le mois de mon Umma. Sachez aussi que celui qui jeûne un jour de Rajab aura obligatoirement l’agrément d’Allah, écartera de lui la colère d’Allah, et l’une des portes de l’Enfer lui sera fermée.»

Selon l’Imam al-Sadiq (Que la Paix d'Allah soit sur lui): «Quiconque jeûne un jour du mois de Rajab, l’Enfer s’éloignera de lui et celui qui jeûne trois jours, l’entrée au Paradis lui sera obligatoire». Il (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dit aussi: «Rajab est l’un des fleuves du Paradis. C’est un fleuve plus blanc que le lait et plus doux que le miel. Quiconque jeûne un jour du mois de Rajab, Allah-Il est Puissant et Sublime- l’abreuvera de ce fleuve». Selon l’Imam al-Sadiq (Que la Paix d'Allah soit sur lui), le Prophète (Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille) dit: «Rajab est le mois de demande de Pardon à Allah pour mon Umma. Et le mois de Rajab est appelé Rajab al-Açab (le verseur ou le déverseur), parce que la Miséricorde y est déversée sur mon Umma. Multipliez-y la récitation de la formule: «J’implore le pardon à Allah et je me repens auprès de Lui». 1

Salim, un compagnon de l’Imam al-Sadiq témoigne: «Un jour je suis allé chez l’Imam al-Sadiq (Que la Paix d'Allah soit sur lui), alors qu’il ne restait que quelques jours du mois de Rajab. L’Imam (Que la Paix d'Allah soit sur lui) m’a regardé et m’a dit: «Ô Salim! As-tu jeûné quelques jours de ce mois?» «Non, par Allah, ô fils du Messager d’Allah», lui ai-je répondu. «Tu as donc manqué une telle récompense spirituelle. Car c’est un mois qu’Allah a valorisé et dont Il a amplifié le caractère sacré. Il a rendu obligatoire l’obtention de Sa Grâce pour ceux qui y jeûnent» m’a-t-il dit. «Je lui ai demandé alors: «Ô fils du Messager d’Allah! Si je jeûne les jours restants, obtiendrais-je la récompense décernée à ceux qui y jeûnent?» L’Imam (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dit: 

«Ô Salim! Sache que celui qui jeûne un jour de la fin de ce mois, sera à l’abri des tourments de l’agonie et des tortures de la tombe. Celui qui jeûne deux jours de la fin de ce mois, il peut passer sur la Çirat (la Voie qui mène u Paradis). Celui qui jeûne trois jours de la fin de ce mois sera à l’abri des terribles épreuves du Jour de la Grande Terreur et obtiendra un relevé d’innocence de l’Enfer.» 2

jeudi, 30 mars 2017 22:37

Détruire Daesh ?

La réunion de la Coalition anti-Daesh à Washington, les 22-23 mars, s’est très mal passée. Si en apparence les 68 membres ont réaffirmé leur volonté de lutter contre cette organisation, ils ont en réalité étalé leurs divisions.

Le secrétaire d’État états-unien, Rex Tillerson a rappelé l’engagement du président Trump devant le Congrès de détruire Daesh et non plus de le réduire comme l’affirmait l’administration Obama. Ce faisant, il a placé sans débat les membres de la Coalition devant le fait accompli.

Premier problème : comment les Européens en général et les Britanniques en particulier pourront-ils sauver leurs jihadistes, s’il ne s’agit plus de les déplacer, mais de les supprimer ?

Rex Tillerson, et le Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi, ont rendu compte de la bataille de Mossoul. Malgré les satisfecit, il est évident pour tous les experts militaires qu’elle ne sera pas terminée avant de très longs mois. Car à Mossoul, chaque famille ou presque a un de ses membres engagé dans Daesh.

Au plan militaire, la situation de Rakka est beaucoup plus simple. Les jihadistes y sont des étrangers. Il convient donc prioritairement de couper leur approvisionnement, puis de les séparer de la population syrienne.

Deuxième problème : l’armée des États-Unis doit préalablement obtenir l’autorisation du Congrès, puis de Damas, pour se déployer en territoire syrien. Les généraux James Mattis (secrétaire à la Défense) et John Dunford (chef d’état major interarmées) ont tenté de convaincre les parlementaires, mais ce n’est pas gagné. Il faudra alors négocier avec Damas et donc clarifier ce qui doit l’être.

À la question des Européens sur ce que Washington ferait de Rakka libérée, Rex Tillerson a étrangement répondu qu’il y ferait revenir la population déplacée ou réfugiée. Les Européens en ont conclu que cette population étant massivement favorable à Damas, Washington a l’intention de restituer ce territoire à la République arabe syrienne.

Prenant la parole, le ministre des Affaires étrangères portugais, Augusto Santos Silva, a souligné que cette proposition allait à l’encontre de ce qui avait été décidé précédemment. Les Européens ont le devoir moral, a-t-il souligné, de poursuivre leur effort de protection envers les réfugiés qui ont fui la « dictature sanguinaire ». Or, même libérée, Rakka ne sera pas une zone sûre, du fait de l’armée arabe syrienne qui serait pire que Daesh.

Le choix par les Européens de confier cette intervention au Portugal n’est pas neutre. L’ancien Premier ministre portugais dont Santos Silva a été ministre, António Guterres, est l’ancien haut-commissaire pour les Réfugiés et l’actuel secrétaire-général de l’Onu. Il avait été aussi président de l’Internationale socialiste, une organisation entièrement contrôlée par Hillary Clinton et Madeleine Albright. Bref, il est aujourd’hui le paravent de Jeffrey Feltman à l’Onu et du clan belliciste.

Troisième problème : libérer Rakka de Daesh, certes, mais, selon les Européens, pas pour la restituer à Damas. D’où la surenchère française.

Immédiatement, on a vu les jihadistes de Jobar attaquer le centre de la capitale et ceux d’Hama attaquer des villages isolés. Peut-être s’agit-il pour eux d’une tentative désespérée afin d’obtenir un lot de consolation à Astana ou à Genève avant la fin de la partie. Peut-être s’agit-il d’une stratégie coordonnée par Londres avec Paris.

Dans ce cas, on devrait s’attendre à une vaste opération des puissances coloniales à Rakka. Londres et Paris pourraient attaquer la ville avant qu’elle ne soit encerclée de manière à contraindre Daesh à se déplacer et ainsi le sauver. Daesh pourrait se replier à la frontière turque, voire en Turquie même. L’organisation deviendrait alors le liquidateur des kurdes pour le compte de Recep Tayyip Erdoğan.

Le National Crime Information Center (NCIC) fait état de 75 morts et blessés lors de 85 fusillades en 24 heures.

Selon les derniers rapports aux États-Unis, dans l’un des cas rapportés, qui a eu lieu à Newton dans l’État du Connecticut, à la suite d’une altercation entre un homme et un écolier qui a fini en fusillade, l’homme a tiré et blessé 3 personnes : une femme et deux adolescents de 12 et 17 ans.

Suite à cet incident, les élèves de Newtown sont restés enfermés dans leurs écoles.

La police est toujours à la recherche du suspect, un homme de 36 ans. La police dit qu’il est armé et dangereux.

Par ailleurs, lors d’une fusillade dans un bâtiment résidentiel à West Palm Beach dans l’État de Floride, 2 hommes ont trouvé la mort et un autre a été blessé. La police a arrêté un suspect, mais les causes de l’incident restent encore floues.

8 autres fusillades ont été signalées en Floride en moins de 24 heures. 

Dans un port de la ville de Richmond dans l’État de Virginie, 3 adolescents ont été grièvement blessés par balles. Ces adolescents s’y étaient rendus pour les vacances, quand ils ont été pris pour cible. L’un d’eux est dans un état grave. La police est toujours en train d’enquêter sur les raisons qui ont causé cette fusillade.

Dans l’État du Kentucky, au cours des dernières 24 heures, la police a enregistré 6 fusillades, 3 morts et 5 blessés.

Au total, 85 fusillades ont eu lieu au cours de ces dernières 24 heures dans l’ensemble des 50 États américains.

À Ankara, où il s’est rendu en visite officielle, le secrétaire d’État américain a annoncé l’objectif conjoint des États-Unis et de la Turquie : « contrer la puissance de l’Iran à l’origine des troubles dans la région ».

Rex Tillerson, qui s’exprimait au cours d’un point de presse conjoint avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, a repris le discours récurrent de son président et de ses généraux pour exprimer très clairement son intention de faire face à ce qu’il a qualifié de « puissance de nuisance iranienne ».

Les propos de Tillerson font écho au discours de mercredi du commandant en chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Votel, qui a menacé l’Iran de recourir « aux moyens militaires ». Les propos de Tillerson interviennent quelques jours après le déploiement des forces spéciales américaines à Raqqa et l’occupation de l’aéroport militaire de Tabqa par les Américains et leurs alliés kurdes. 

Ankara s’opposait jusqu’ici à une participation à la bataille pour la libération de Raqqa au cas où les Kurdes y prendraient part.

« Ankara est l’un des partenaires clés de Washington dans la lutte contre Daech », a dit Tillerson, dont le pays combat depuis 2011, aux côtés d’Ankara, l’État et l’armée syriens, et ce, par terroristes takfiristes interposés.

Plus loin dans ses propos, Tillerson a tenté une opération de charme en direction de la Russie, dont le président vient de rencontrer le président Rohani pour lui confirmer les liens solides qui unissent la Russie à l’Iran.

Les États-Unis, qui occupent désormais l’aéroport de Tabqa pour en faire une base militaire au centre de la Syrie et favoriser ainsi l’implosion du pays, ont prétendu : « Le sort d’Assad, ce sont les Syriens qui en décideront. » 

Ce discours, qui contredit l’action de Washington en Syrie, a été jugé comme une tentative destinée à désunir les rangs des alliés d’Assad, l’Iran et la Russie.

L’homologue turc de Tillerson a surtout appelé Washington à extrader Fethullah Gülen à Ankara, qui l’accuse d’avoir fomenté la tentative du coup d’État manqué du 15 juillet 2016.

David Friedman, un avocat juif proche de Donald Trump et connu pour son fervent soutien à la colonisation israélienne, a prêté serment hier, mercredi 29 mars, en tant que nouvel ambassadeur des États-Unis en Palestine occupée.

C’est le Sénat américain qui a validé sa nomination la semaine dernière avec 52 voix pour et 46 voix contre.

Le vice-président des États-Unis, Mike Pence, a déclaré lors de la cérémonie de prestation de serment de Friedman à la Maison Blanche : « Les États-Unis seront toujours l’ami fidèle d’Israël ! »

Le président américain, qui a à maintes reprises exprimé son soutien à Israël durant sa campagne à la présidentielle, a ainsi désigné en décembre dernier cet avocat juif, défenseur de la colonisation et de l’annexion de la Cisjordanie occupée par Israël, en tant que nouvel ambassadeur des États-Unis à Tel-Aviv.

Friedman est également l’un de ceux qui soutiennent le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la ville occupée de Qods. Mais ce thème de campagne de Donald Trump a suscité la colère de la communauté internationale et il semble donc que le projet ait été abandonné, du moins momentanément.

David Friedman a exprimé aussi des réticences quant à la solution à deux États, qui est l’option privilégiée par la communauté internationale pour résoudre le conflit israélo-palestinien.

L'acquittement de l'ex-première dame de Côte d'Ivoire a été refusé par la CPI.

En l'absence de toutes preuves tangibles, la Cour d'assises d'Abidjan a acquitté mardi 28 mars l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, de crime contre l'humanité lors de la crise postélectorale de 2011.

Simone Gbagbo purge une peine de 20 ans de prison, prononcée en 2015 pour "atteinte à la sûreté de l'État".

Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par l'ex-président Laurent Gbagbo s'est félicité de cette décision, l’interprétant comme "une volonté d'aller vers la réconciliation" alors que certaines sources évoquent des tentatives tacites de l'ex-puissance colonialiste de déclencher une révolution colorée dans certains pays riches de l'Afrique dont la Côte d'Ivoire.

La décision a été qualifiée de « surprise » par la Cour Pénale internationale (CPI) qui réitère sa volonté de voir l’épouse de Laurent Gbagbo être transférée à La Haye.

« Les juges de la CPI se sont déjà prononcés sur la recevabilité de cette affaire et ont rejeté cette demande considérant que les paramètres factuels et la nature des crimes poursuivis devant la CPI étaient différents de ceux devant la justice nationale. Ainsi le mandat d’arrêt délivré par les juges de la CPI en février 2012 à l’encontre de Mme Gbagbo est encore en cours, et la Côte d’Ivoire demeure dans l’obligation de remettre Mme Gbagbo à la Cour », a indiqué le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.

 

Le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah

L'intervention militaire française en 2011 contre la Côte d'Ivoire s'est soldée par la chute du président élu Laurent Gbagbo et son extradition vers La Haye. La France l'accusait d'avoir faussé les résultats de la présidentielle en défaveur de son rival Alassane Ouattara proche de Paris. La libération de Mme Gbagbo pourrait être interprétée par un geste de réconciliation de la part d'une présidence qui compte régler définitivement un dossier à l'origine de graves divisions sociales et potentiellement propres à " embraser la société ivoirienne" .

L’AFP a fait part ce mercredi 29 mars du crash d’un avion de combat libyen MiG-21 après avoir mené des raids aériens contre les positions des terroristes. Le pilote a été tué.

Alors qu’il revenait d’une mission contre les positions des terroristes à Derna, ce mercredi 29 mars, le MiG-21 s’est écrasé au sol dans la zone résidentielle du sud de Tobrouk, à 1 200 km de Tripoli, selon une source militaire citée par ce rapport.

Le pilote, qui appartenait à l’armée du général Khalifa Haftar, a été tué sur place, a fait part cette source sous le sceau de l’anonymat, sans préciser le nombre de victimes ni la raison de ce crash.

Selon l’IRNA, le 18 mars, Mohamad Ghunem, porte-parole des forces du général Khalifa Haftar, qui se battent dans l’est de la Libye pour chasser les groupes extrémistes terroristes à Benghazi, a annoncé qu’un autre MiG-21 avait été abattu par un missile à guidage thermique.

« L’avion, visé par les groupes terroristes, s’est écrasé dans le secteur de Souq el-Hout, mais le pilote a survécu », a-t-il indiqué à AFP.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est la scène d’affrontements, et le pays est divisé selon des lignes tribales et ethniques. Daech exploite cette situation pour pénétrer dans ce pays riche en pétrole.

Dans son livre « Je t'aimais bien tu sais ! Le monde et la France : le désamour ? » (éd. Max Milo), Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), explique « comment la France, le pays le plus populaire au sein du monde musulman, est devenu malaimé. » Ou comment l’Hexagone a perdu de sa superbe depuis 2004.
 
LeMuslimPost : Le titre de votre livre sonne un peu comme une déception amoureuse…
 
Pascal Boniface : Oui, c’est tout à fait ça, la France était extrêmement populaire auparavant, elle l’est toujours, mais moins. Mon livre, ce n’est pas « Je ne t’aime plus » mais « Je t’aime moins qu’avant. » Il y a effectivement une perte de popularité de la France qui n’est pas totale, mais qui est réelle. Ce livre, c’est plutôt un cri d’alerte pour appeler le prochain président à se ressaisir et à prendre des décisions qui puissent faire que la France retrouve sa popularité à l’étranger. Une popularité qui s’éteint et qui s’efface progressivement.
 
Vous espérez un président qui reprenne la France en mains ? A première vue, cela semble mal parti…
 
Il faut voir effectivement, parce que, pour l’instant, il n’y a pas de débat sur l’international, ou trop peu. On a l’impression que les débats entre les candidats à la présidentielle se sont résumés au terrorisme et pas du tout de façon globale sur l’euro ou la place de la France dans le monde. Effectivement, on peut dire que les débats, pour l’instant, n’ont pas vraiment pris un tournant sur les questions régaliennes. Il nous faut un président qui ranime le vouloir vivre-ensemble à l’intérieur et qu’il ait une politique étrangère plus indépendante et plus emblématique à l’extérieur.
 
« L’image de la France s’est dégradée »
L’obsession des politiques pour l’Islam peut-elle porter préjudice à la France ?
 
Je constate que l’image de la France s’est dégradée, d’une part car la diplomatie française est moins flamboyante qu’auparavant, mais aussi car les débats internes sur l’Islam — qui sont des débats de stigmatisation — ont donné à ce pays une image d’intolérance, alors qu’une grande partie de son prestige était dûe à son image d’ouverture et de tolérance. Nous vivons dans un monde globalisé et les débats internes ont des répercutions internationales. Et dans la mesure où le débat sur l’Islam est caricatural et excessif, on donne un peu cette image de pays fermé sur lui-même, de pays intolérant. Nous sommes en train de perdre une partie de cet avantage d’ouverture et de tolérance.
 
L’Islam risque pourtant d’être, pour encore longtemps, au cœur de la campagne présidentielle…
 
C’était pire pendant les primaires, certains candidats ont fait de l’Islam une question majeure et on peut constater que ceux qui l’ont fait — Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Manuel Valls — ont perdu les primaires. Pour la présidentielle, on voit quand même que les débats sont un peu plus politiques, moins centrés sur l’Islam de façon négative. Plus que les politiques, ce sont aussi les médias qui ont cette obsession. J’ai fait dans mon livre une recension de toutes les couvertures de magazines stigmatisant les musulmans. Le climat actuel n’est pas une surprise quand on fait la somme de toutes ces Unes et également de tous les débats télévisés qui sont, parfois, menés de façon caricaturale.
 
« Beaucoup de politiques ont pensé qu’un discours antimusulmans viendrait accroître leur popularité »
Politiques ou médias, qui est le plus responsable ?
 
La part de responsabilité est partagée, parce qu’il y a beaucoup de politiques qui ont embrayé sur ce thème en pensant qu’un discours antimusulmans viendrait accroître leur popularité. Mais une fois encore, ceux qui ont joué ce jeu pendant les primaires ne les ont pas gagnées.
 
La France a récemment voulu jouer un rôle de médiateur en faveur de la paix au Proche-Orient. Etait-ce un sommet voué à l’échec ?
 
Le but de cette conférence était d’essayer une dernière fois de régler le conflit de façon diplomatique. En cas d’échec, Laurent Fabius avait affirmé qu’il y aurait une reconnaissance automatique de la Palestine. Mais François Hollande, qui s’y est engagé fin 2012, ne l’a pas fait. La conférence a eu lieu et Israël n’a pas voulu y participer. François Hollande a réitéré le fait qu’il n’y aurait pas reconnaissance. Là encore, la France a perdu de sa popularité, car parmi les pays occidentaux, c’était l’un des seuls à défendre les droits du peuple palestinien. Le fait qu’on y renonce par manque de courage politique contribue, à sa façon, à l’effacement de notre popularité.
 
La France est-elle encore le pays des droits de l’Homme ?
 
Elle les défend moins qu’avant à l’étranger et la prolongation de l’état d’urgence peut poser problème à l’intérieur.
 
Des solutions existent-elle pour regagner ce prestige ?
 
D’une part, en luttant réellement et pas seulement verbalement contre les discriminations à l’égard des musulmans sur le plan de la politique intérieure. D’autre part, en redonnant un peu de flamboyance avec une politique étrangère plus forte.
 
On parle beaucoup du conflit palestinien mais la situation, par exemple, des Rohingya est sous-médiatisée. Pourquoi cette géométrie variable dans nos indignations ?
 
Car le Proche-Orient est quand même à côté de chez nous, nous avons une histoire avec sa région : il y a en France une importante communauté juive et musulmane, et c’est vrai que les Rohingya, ça nous paraît plus lointain, même si les violations sont importantes. Le fait que cela se déroule à des milliers de kilomètres et que cela a moins à voir avec l’histoire immédiate fait que cela n’agite pas autant les débats en France

Les commandants militaires de l’Occident sont inquiets de la manœuvre militaire russe qui se déroulera pas très loin des Balkans, en septembre 2017. Ils parlent ainsi de menace qui pourrait aboutir à une grave crise.

Selon The Wall Street Journal, sont présents à la manœuvre russe, comme l’ont annoncé les autorités de Moscou, près d’un millier de militaires et il est prévu que le même jour, un exercice des forces de l’OTAN se déroule aussi en Suède.

Les officiers haut gradés des États-Unis et de l’OTAN ont averti que cet exercice annuel des Russes, baptisé « Zapad », pourrait être le point de départ d’une crise comparable aux prémices de la Seconde Guerre mondiale.

Il est prévu que les diplomates de l’OTAN organisent une réunion jeudi. Alors que l’exercice russe ne fait pas partie du programme de la réunion, ses participants s’attendent néanmoins à ce que soient traités en séance le développement militaire de la Russie dans la région et plus particulièrement en mer Noire, ainsi que l’installation des forces de l’OTAN en Pologne, en Lituanie, en Lettonie et en Estonie.

The Wall Street Journal a écrit à ce titre : « Un grand nombre d’autorités officielles craignent qu’une erreur de la part des forces de la coalition ou des militaires russes puisse déboucher très rapidement sur une grave crise. »