Alors que l’on s’approche de la fin de la guerre contre la Syrie, aucun des buts initiaux des Anglo-Saxons n’a été totalement atteint : non seulement les Frères musulmans n’ont pas triomphé lors des printemps arabes, mais ils semblent perdants dans l’ensemble de la région, hormis au Qatar et en Turquie ; si la Syrie est largement détruite, la société syrienne et son modèle multi-confessionnel ont résisté ; enfin la route de la soie devrait être rétablie. Quoi qu’il en soit, Israël et le Turquie sont sur le point de tirer les marrons du feux et de sortir à leur manière eux aussi vainqueurs de la guerre.

تقي زاده
Donald Trump et Vladimir Poutine sont-ils toujours des amis ?
Le feu vert de la Maison-Blanche à une nouvelle série de sanctions anti-russes, à peine une semaine après un tête-à-tête entre Vladimir Poutine et Donald Trump, a douché les espoirs d’un réchauffement Moscou-Washington.
Le site web Rosbalt a publié, le mardi 11 juillet, un article traitant des relations russo-américaines.
« Le refus de Donald Trump de mettre sur pied un groupe de travail conjoint russo-américain en matière de sécurité cybernétique, sujet traité lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine à Hambourg, ne fut pas la seule mauvaise surprise, puisque la Maison-Blanche s’est dite prête à soutenir les nouvelles sanctions anti-russes. Le directeur aux affaires législatives de la Maison-Blanche, Marc Short, a déclaré, ce lundi 10 juillet, que la Maison-Blanche apporterait son soutien indéfectible à un projet de loi prévoyant l’adoption de nouvelles sanctions contre l’Iran et la Russie. Le feu vert de Washington audit projet de loi a été annoncé après une longue période d’incertitude, car ce projet, une fois entériné, restreindra les prérogatives du président des États-Unis quant à une possible révision des sanctions et l’empêchera, le cas échéant, de réagir adéquatement à des cas particuliers », lit-on dans l’article.
Et d’ajouter : « À peine une semaine après que les présidents américain et russe se furent retrouvés à Hambourg, Donald Trump s’est finalement décidé à complaire aux élus du Congrès en soutenant l’adoption d’une nouvelle série de sanctions anti-russes. La Russie voit en cette démarche la perspective de nouvelles restrictions, dont l’annulation, voire la révision, semble très peu probable. C’est la raison pour laquelle Moscou envisage des mesures de rétorsion. Dans la foulée, le ministère russe des Affaires étrangères vient d’annoncer la possibilité d’expulser une trentaine de diplomates américains du territoire russe. Cependant, cette décision semble avoir été prise en réaction à l’expulsion de plusieurs diplomates russes et à la confiscation de deux immeubles appartenant à l’ambassade russe aux États-Unis. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé, le lundi 10 juillet, la réticence des États-Unis quant au règlement de ce problème juridique [la confiscation des bâtiments appartenant à la Russie sur le sol américain, NDLR], étant donné que ce pays se prend pour un gendarme sur le plan du droit international. Lavrov a rappelé que cette situation était due aux politiques de Barack Obama et qu’elle persistait en raison des tendances anti-russes du Congrès américain. Il paraît que les mesures de rétorsion que préparent les Russes ne se limitent pas à une simple riposte et qu’elles sont plutôt alimentées par la remarquable dégradation des relations Moscou-Washington à l’issue de la première rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Hambourg, laquelle a vraiment frustré les responsables du Kremlin. »
Rosbalt s’est ensuite référé à l’analyse de plusieurs experts géopolitiques, qui croient que les relations Moscou-Washington ont connu leur âge d’or sous le mandat du président Obama, surtout par rapport à celui de Donald Trump. En réalité, Donald Trump, un homme d’État imprévisible qui ne connaît pas bien les règles diplomatiques, n’envisage nullement d’établir des relations amicales avec Moscou et dans une conjoncture où le bras de fer entre la Russie et les États-Unis semble plus sérieux que jamais, c’est le Kremlin qui est donné perdant.
Washington envisage de renforcer son intervention militaire en Libye
Deux responsables américains ont annoncé que la nouvelle approche des États-Unis envers la Libye consistait à renforcer leur intervention politique et militaire dans ce pays.
Selon Fars News, citant les deux responsables américains, la nouvelle stratégie militaire et politique de Washington envers Tripoli consistant à augmenter ses interventions d'ordre politique et militaire en Libye serait finalisée dans les semaines à venir par le président Donald Trump.
"A l'appui de ce projet, Washington tente de rétablir la conciliation entre les partis rivaux à l'est et à l'ouest de la Libye", ont constaté ces responsables américains, cités par la chaîne de télévision américaine CNN. Selon le même rapport, cela pourrait ainsi aboutir à la réouverture de l'ambassade américaine dans ce pays arabo-africain et à de nouvelles tentatives d'échange de renseignements, menées bien entendu par les forces spéciales de l'armée US.
"Une telle approche pourrait baliser le terrain aux visites régulières des diplomates et de l'ambassadeur américain entre autres qui ne sont pas présents en Libye faute de sécurité", selon ce même rapport.
Les États-Unis étudient également la réouverture de leur consulat à Benghazi, fermé suite à l'attaque de 2012 au cours de laquelle 4 diplomates américains ont perdu la vie.
Washington a par ailleurs l'intention de réouvrir le centre de coordination entre les forces américaines et les responsables libyens pour faciliter l'échange de renseignements sur le terrorisme.
L'armée américaine envisage également de proposer des stages de formation et des séances de consultation aux forces de l'armée libyenne.
En cas d'approbation de ce projet, 50 militaires des Forces spéciales américaines seront déployés dans ce pays.
Les femmes musulmans sont des victimes préférées des actes islamophobes
Le Registre de l'islamophobie d’Australie a aussi établi un profil type de l’agresseur : il s’agirait principalement d’hommes seuls d’origine anglo-celte dont les ancêtres sont des colons des Iles Britanniques.
Les actes antimusulmans sont plus fréquents lorsque des événements tragiques liés au terrorisme se produisent comme la prise d’otage dans un café à Sydney en décembre 2014 ou encore les attentats de novembre 2015 à Paris. Cependant, ce sont l'existence et la visibilité des musulmans qui sont les principales moteurs de l'islamophobie selon l'enquête. L'IRA a été crée en septembre 2014 afin de recenser les actes antimusulmans à travers le pays.
Cisjordanie: le régime israélien deux Palestiniens
Aucun soldat n'a été blessé, a indiqué une porte-parole de l'armée.
Depuis octobre 2015, les Territoires palestiniens sont en proie à des violences mais celles-ci ont considérablement diminué ces derniers mois.
CEDH valide l'interdiction du voile intégral en Belgique
La CEDH juge que la restriction litigieuse vise à garantir les conditions du « vivre-ensemble » en tant qu’élément de la « protection des droits et libertés d’autrui » et qu’elle peut passer pour « nécessaire », « dans une société démocratique ».
La requête avait été introduite le 31 mai 2013 par Samia Belcacemi, 36 ans, et Yamina Oussar, 44 ans, deux femmes qui portent un voile intégral en Belgique.
Après la promulgation de la loi du 1er juin 2011 qui interdit le port de tout vêtement cachant totalement ou de manière principale le visage, Samia Belcacemi, une Belge de Schaerbeek, a continué de circuler voilée dans la rue avant de décider de retirer temporairement le voile en raison du coût élevé des amendes encourues (137 euros).Quant à Yamina Oussar, une Marocaine de Liège, elle a déclaré avoir décidé de rester chez elle. Elle dit avoir vu sa vie privée et sociale être considérablement réduites de ce fait. Les deux femmes ont lancé ensemble une procédure de suspension et d’annulation de la loi auprès de la Cour constitutionnelle le 26 juillet 2011, sans succès malgré deux recours en octobre 2011 (pour une suspension) et en décembre 2012 (pour une annulation).En 2013, les deux plaignantes ont saisi la CEDH en invoquant les articles 8 (droit au respect de la vie privée et familiale), 9 (droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion), 10 (liberté d’expression), pris isolément et combinés avec l’article 14(interdiction de la discrimination) de la Convention européenne des droits de l’homme.
La loi anti-niqab ne constitue pas une discrimination pour la CEDH
Par ailleurs, bien que le dispositif s’adresse en particulier à certaines femmes musulmanes qui encourent des amendes, voire une peine de prison, la CEDH a jugé que cette loi ne constituait pas une discrimination aux effets préjudiciables disproportionnés. « En l’espèce, elle a considéré que cette mesure a une justification objective et raisonnable », peut-on lire dans l’arrêt de la Cour. La CEDH s’est également appuyé sur la jurisprudence française puisqu’en 2014, elle avait validé l’interdiction du voile intégral en France.
Massacre de Srebrenica, un long combat vers la justice
Dimanche d’août sur les routes des Balkans. Assise aux côtés d’une quinzaine de chercheurs, doctorants européens réunis pour étudier l’Islam et les musulmans en Europe, je me perds dans mes pensées toutes tournées vers les allées innombrables de tombes d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards bosniaques musulmans que j’ai visitées plus tôt dans la journée à Srebrenica.
Ce paysage de l’est de la Bosnie que j’avais tant admiré à l’aller me dégoute au retour. Les vallées verdoyantes, le pittoresque de ces fermes me laissent désormais de marbre. Ce que je n’avais pas vu en matinée, c’était ce qui se cachait derrière ces paysages bucoliques. Je n’avais pas vu que derrière ce paradis pouvait se cacher l’horreur. L’horreur et le massacre de familles bosniaques musulmanes par les milices serbes. Je n’avais pas décelé le nettoyage ethnique de cette région qui, au lendemain de la guerre en Yougoslavie, se retrouve « nettoyée » des Bosniaques musulmans et cela est vrai jusqu’à aujourd’hui.
Srebrenica est une des destinations qui marque, qui vous laisse imaginer le pire, qui vous emplit de désolation et de colère.
Parmi une des discussions et moments de partage que j’ai vécus là-bas, je me souviens de la détermination d’un des rares survivants du génocide qui, à l’époque, travaillait pour les Casques bleus, et avait vu ses deux parents, comme des milliers d’autres personnes, littéralement livrés aux forces serbes à la sortie de la caserne des Casques bleus, principalement néerlandais mais présents pour le compte de l’ONU.
Tous connaissaient les ambitions des troupes de Milosevic. Tous connaissaient la volonté claire et limpide d’extermination des Bosniaques musulmans qui avaient fui le pire et trouvé refuge dans cette caserne, aujourd’hui lieu de mémoire du génocide de Srebrenica.
On peut tous se réjouir du travail de la Cour pénale internationale de La Haye, on peut tous se réjouir d’avoir assisté aux jugements de Milosevic et des pires commanditaires de ce génocide, on peut aussi tous se réjouir de voir les Pays-Bas assumer leurs responsabilités. Mais la victoire pour beaucoup est amère. Semblable aux inégalités qui sévissent dans le monde, la justice, ô combien louable, reste une justice des Grands, des Gagnants.
Pour le cas de Srebrenica, les plaignants se contenteront des Pays-Bas, à défaut de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités dans l’extermination d’innocentes et d’innocents.
Ces derniers jours, c’est la France et de nombreuses entreprises telles que la banque BNP Paribas qui sont aux bancs des accusés. Pour un autre génocide, celui du Rwanda. Un an avant celui de Bosnie.
Et, là encore, les volontés des génocidaires étaient claires. En fait, quand on s’y attarde bien, la litanie du « On ne savait pas » ne s’applique jamais. Avant les réseaux sociaux, nos gouvernants savaient. Pendant des années, les associations incriminaient la France de Mitterrand et la politique étrangère de son ministre Hubert Védrine. Depuis quelques semaines, le combat autour des révélations s’intensifie. Il ne fait plus l’ombre d’un doute que, malgré l’embargo et les combats, la France continuait d’armer les génocidaires. À ce sujet, il faut lire le dernier numéro de la revue XXI et le reportage de Patrick de Saint-Exupéry sans équivoque.
Dans le monde arabe, la première partie de ce siècle a montré à quel point le gout de la justice internationale pouvait sembler amer.
À un Irakien rencontré lors d’un de mes périples européens, je n’avais sû que répondre à sa longue litanie sur la différence de traitement entre la rapidité de l’exécution du dictateur déchu irakien, filmée et mise en ligne, et l’absence de condamnation ou l’expression de remords d’un George W. Bush ou même d’un Tony Blair. Aucun discours rationnel, aucun décret international ne pouvaient expliquer comment et surtout pourquoi l’ancien Premier ministre britannique pouvait continuer à donner des leçons de démocratie et se donner bonne conscience avec sa Fondation quand son implication dans l’invasion irakienne pour des raisons fallacieuses ont provoqué l’anéantissement d’un peuple, de son Histoire et de son futur.
Si je devais retourner aujourd’hui à mon métier d’enseignante et expliquer à mes élèves et futurs citoyens du monde cette énigme, je me trouverais fort dépourvue de mots.
Ou peut être emprunterais-je la leçon qu’incarne ce survivant de Srebrenica qui, des décennies après la disparition de tous les membres de sa famille, n’a cessé de réclamer et d’œuvrer pour une forme de justice. Cette justice aura pris 22 ans dans ce cas, elle est imparfaite mais ce survivant aura au moins gouté amèrement de ses fruits.
ONU : la détérioration de la condition de vie des habitants de la bande de Gaza
Produit par l'équipe-pays des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé, le rapport fait le point sur certains indicateurs clés identifiés par une précédente étude de l'ONU de 2012 qui prévoyait que Gaza deviendrait "inhabitable" d'ici 2020 si aucune des tendances sous-jacentes n'étaient inversées.
Intitulé "Gaza -10 ans après", le rapport montre que "la bande de Gaza a poursuivi sa trajectoire de 'dé-développement', dans certains cas de manière plus rapide que nous ne l'avions prévu à l'origine", a déclaré le coordinateur humanitaire et pour les activités de développement dans le territoire palestinien occupé, Robert Piper, dans un communiqué de presse.
Le manque d'approvisionnement en énergie - 90 mégawatts disponibles ces derniers jours contre les 450 mégawatts nécessaires - est le signe le plus évident et récent de la détérioration des conditions de vie à Gaza, qui s'est ajouté à toute une série de problèmes chroniques et aigus qui font depuis partie de la vie "normale" quotidienne des Gazaouis.
Selon le nouveau rapport, le PIB par habitant à Gaza a baissé et l'offre de services de santé a également continué de diminuer. L'accès aux matériaux, qui sont nécessaires pour permettre à l'économie, à l'infrastructure et aux services de base de Gaza de se remettre du conflit de 2014, reste très restreint.
Le rapport appelle Israël, l'Autorité palestinienne, le Hamas et la communauté internationale à prendre des mesures permettant des investissements plus durables pour le développement, un renforcement des secteurs productifs à Gaza, une amélioration de la liberté de circulation des personnes et des biens, ainsi que le respect des droits de l'Homme et du droit humanitaire international.
"L'alternative sera une Gaza plus isolée et plus désespérée", a averti M. Piper. "La menace d'une escalade renouvelée et plus dévastatrice augmentera et les perspectives de réconciliation intra-palestinienne diminueront - et avec elles, les perspectives de paix entre Israël et la Palestine", a-t-il ajouté.
La paix en Syrie au profit d’Israël et de la Turquie ?
Chacun prévoyait que la crise opposant l’Arabie saoudite au Qatar allait faciliter la résurgence de l’axe Riyad-Damas-Le Caire qui avait dominé la vie politique du monde arabe jusqu’au « printemps arabe ». Il n’en a rien été.
Peut-être le prince Mohammad ben Salmane espère toujours vaincre au Yémen et estime donc inutile de se rapprocher de la Syrie. Ou les Saoudiens, qui conduisirent jadis la révolte arabe contre les Ottomans, considèrent aujourd’hui comme trop dangereux de prendre le parti de la Syrie contre la Turquie. Il est vrai que, lors des négociations de Crans-Montana la semaine dernière, l’Onu, le FMI et l’Union européenne ont soutenu l’occupation, pourtant illégale au regard du droit international, de Chypre-Nord par l’armée turque. À l’évidence, bien qu’il soit devenu de bon ton en Occident de cracher sur la dictature d’Erdoğan, l’Otan soutient sans réserve le déploiement militaire turc à Chypre, en Syrie, en Irak et au Qatar.
« La Nature ayant horreur du vide », c’est le Qatar qui a établi des contacts avec Damas. Pour le président Bachar el-Assad c’est une prise moins significative que l’Arabie saoudite, mais une prise quand même. C’est un État de moins dans la guerre contre son pays dans laquelle ne restent en réalité, outre des multinationales US, que le Royaume-Uni, la Turquie et Israël.
La rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump, lors du G20 de Hambourg le 7 juillet 2017, a semble-t-il, renversé la table ! La réunion prévue pour une demi-heure a duré plus de quatre fois plus longtemps contraignant d’autres chefs d’État et de gouvernement étrangers à faire antichambre en attendant leur tour. Bien que l’on ignore ce que les deux présidents et leurs ministres des Affaires étrangères ont décidé, on sait ce qu’ils ont négocié.
Israël, l’Égypte et les Émirats arabes unis ont proposé de terminer la guerre contre la Syrie en actant la victoire de Tel-Aviv sur la Résistance palestinienne. Celle-ci est aujourd’hui divisée entre le Fatah qui gouverne à Ramallah et le Hamas à Gaza.
Or, le Fatah de Mahmoud Abbas a progressivement sombré dans la corruption et collabore ouvertement avec Israël. Tandis que le Hamas, créé par les Frères musulmans sous les auspices des services secrets israéliens pour affaiblir le Fatah, s’est discrédité d’abord par ses actions terroristes contre des civils, puis par son invraisemblable comportement durant la guerre contre la Syrie. De fait, seuls la Turquie et l’Iran persistent à soutenir le Hamas qui répugne la totalité des autres États. Sans honte, le Hamas qui s’était déjà allié au Mossad et à Al-Qaïda pour massacrer les dirigeants du FPLP au camp syrien de Yarmouk en 2012 [1], a imploré à nouveau le pardon de Tel-Aviv.
D’où ce plan ahurissant de réunir les deux principales factions palestiniennes, d’évincer le vieux Mahmoud Abbas (82 ans), de reconnaître un État palestinien fantoche et de placer à sa tête… le général Mohammed Dahlan.
Mohammed Dahlan, c’est ce leader du Fatah qui devint secrètement un agent israélien, lutta sauvagement contre le Hamas, puis empoisonna Yasser Arafat [2]. Démasqué, il fut exclu du Fatah, s’enfuit au Monténégro, et fut condamné par contumace. Il résidait ces dernières années aux Émirats arabes unis où il gérait une fortune de 120 millions de dollars détournés de l’Autorité palestinienne. Il devrait être accueilli à Gaza par ses ennemis historiques du Hamas, dont le nouveau « Premier ministre » Yahya Sinwar qui se trouve être un de ses amis d’enfance. Oubliant le passé, on lui confierait pour commencer la lutte contre l’Armée de l’islam, c’est-à-dire la branche palestinienne de Daesh.
Ce plan, s’il devait être mis en œuvre marquerait la liquidation définitive de la Résistance palestinienne, après 70 ans de lutte.
C’est dans ce contexte que l’on doit comprendre l’annonce d’un accord Poutine-Trump sur trois régions au Sud de la Syrie. Des troupes US seraient autorisées à s’y déployer, prétendument pour y maintenir la paix, en réalité pour créer une zone démilitarisée entre le Golan syrien et le reste du pays. Les troupes iraniennes ne seraient pas autorisées à s’approcher d’Israël. De la sorte, le Golan, occupé illégalement par Israël depuis quarante ans, serait considéré de facto comme annexé même si le mot ne serait pas prononcé. Des conseils locaux des villages seraient élus en octobre 2018 conformément à la loi israélienne. La Russie ne dirait rien et les États-Unis oublieraient quant à eux leur obsession criméenne.
La paix pourrait être conclue dans le reste de la Syrie à l’exception de la zone prise par des Kurdes à Daesh et de celle contrôlée par les Turcs. Washington et Moscou laisseraient ces derniers régler leurs compte avec ces Kurdes, c’est-à-dire les massacrer. Exactement comme Henry Kissinger soutint les Kurdes irakiens contre Saddam Hussein avant de les abandonner du jour au lendemain avec leur rêve de Kurdistan. En définitive, l’armée turque resterait occuper Al-Bab, comme elle occupe déjà Chypre-Nord et Baachiqa en Irak.
Les Palestiniens et les Kurdes payeraient leur erreur d’avoir combattu pour un pays en dehors de leur territoire (en Jordanie et au Liban au lieu de la Palestine pour les premiers, en Irak et en Syrie au lieu du Kurdistan pour les seconds [3]).
Israël et la Turquie seraient les deux seuls États à profiter de six ans de guerre contre le Peuple syrien.
[1] « Des agents du Mossad dans l’unité d’Al-Qaida qui a attaqué le camp de Yarmouk », Réseau Voltaire, 31 décembre 2012.
[2] « Les circonstances politiques de la mort de Yasser Arafat », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 novembre 2010.
[3] « Les projets de Kurdistan », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 septembre 2016.
Général Dehghan : « James Mattis en proie à des chimères »
Le ministre iranien de la Défense a réagi aux récentes déclarations du chef du Pentagone, les assimilant aux chimères des malades mentales.
Le général Hossein Dehghan a réagi, le mardi 11 juillet, aux déclarations interventionnistes, cyniques et contraires à tous les principes du droit international de James Mattis :
« Le secrétaire américain à la Défense et la Maison-Blanche feraient mieux de trouver une solution à leurs problèmes intérieurs au lieu de dire aux autres nations ce qu’elles devraient faire. Au lieu de s’ingérer dans les affaires d’autrui, ils doivent examiner les problèmes pesant actuellement sur les États-Unis, les problèmes qui pourraient non seulement renverser cette administration, mais en plus aboutir à l’effondrement du système politique de ce pays, en proie à de nombreux défis. »
Le général Dehghan a ajouté que James Mattis était dénoué de toute logique en raison de son attitude arrogante et orgueilleuse et de son ignorance des faits historiques.

Il a souligné que les propos tenus par le chef du Pentagone ressemblaient plutôt aux hallucinations typiques d’un malade mental.

Par ailleurs, le porte-parole de la diplomatie iranienne Bahram Qassemi a réagi, lui aussi, aux déclarations de James Mattis et a rejeté toutes les accusations qu’il avait lancées à l’encontre de la République islamique d’Iran :
« Le terrorisme et l’extrémisme qui touchent de plein fouet la région, voire le monde, relèvent des politiques irrationnelles des États-Unis qui apportent un soutien indéfectible aux États alimentant le terrorisme ainsi qu’au terrorisme d’État du régime israélien. »
Le chef du Pentagone a accusé, le lundi 10 juillet, la République islamique d’Iran de charger ses agents d’assassiner des ambassadeurs au Pakistan ou à Washington.
Accord nucléaire : Moscou avertit Washington
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a dénoncé l’approche unilatérale de la Maison-Blanche vis-à-vis des questions internationales, dont l’accord nucléaire.
L’Iran et la Russie ont lancé un nouveau tour de discussions au sujet de l’accord nucléaire et de sa mise en application. Dans la foulée, Seyyed Abbas Araqchi, chargé de superviser la mise en application de l’accord nucléaire et vice-ministre iranien des Affaires étrangères, a rencontré, ce mardi 11 juillet à Téhéran, le chef adjoint de la diplomatie russe Sergueï Riabkov.
MM. Araqchi et Riabkov se sont penchés sur les dernières évolutions concernant l’accord nucléaire et ont discuté des domaines techniques civils dans lesquels les deux parties pourront mener une coopération nucléaire.
Lors de cet entretien, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a rappelé l’engagement à 100 % de la République islamique d’Iran à l’accord nucléaire, ajoutant que cette dernière avait rempli sa part du contrat.
« L’accord nucléaire, en tant que document multilatéral international, ne survivra qu’à condition qu’il soit honoré par tous ses signataires et il sera menacé si même un seul signataire ne le respecte pas. L’approche irresponsable que la nouvelle administration américaine vient d’adopter face à l’accord nucléaire reflète les attitudes extrémistes et unilatérales de Washington vis-à-vis des questions internationales et trahit en même temps l’indifférence de la Maison-Blanche envers la volonté de la communauté mondiale. Il faudrait qu’une telle approche contre-productive soit prise en compte par tous les pays qui ont signé l’accord nucléaire ainsi que par les États membres de l’ONU », a déclaré Seyyed Abbas Araqchi.
De son côté, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a remercié l’Iran d’avoir honoré ses engagements pris dans le cadre de l’accord nucléaire, soulignant que la Russie soutenait fermement l’accord nucléaire pour lequel il n’y aurait aucun substitut.
Sergueï Riabkov a dénoncé l’approche unilatérale de la Maison-Blanche vis-à-vis des questions internationales, dont l’accord nucléaire, ajoutant que la Russie appelait les États-Unis à ne plus se livrer à des actes provocateurs qui contredisent ses engagements.
Il a ensuite affirmé que l’Iran et la Russie partageaient de nombreux points de vue vis-à-vis des évolutions internationales et régionales.
« La Russie est résolue à jouer un rôle renforcé quant aux mécanismes qui concernent l’accord nucléaire et cela afin de protéger ce document multilatéral », a indiqué le responsable russe.

En visite à Téhéran, Sergueï Riabkov a déclaré, avant sa rencontre avec M. Araqchi, que l’accord nucléaire ne pourrait être remplacé par aucune meilleure option.
« La Russie et toutes les autres parties qui avaient participé aux négociations nucléaires ont tenté de convaincre Washington qu’il n’existe aucune meilleure option qui pourrait remplacer l’accord et que celui-ci est dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité de la région et du monde », a-t-il déclaré.
Sergueï Riabkov avait martelé que Moscou rejetait toute tentative destinée à modifier ou réinterpréter l’accord nucléaire, qui est un document équilibré et positif.
À l’issue de la rencontre entre Riabkov et Araqchi, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé, dans un communiqué, que Téhéran et Moscou prônaient le respect par toutes les parties de l’accord nucléaire.
« Les Russes confirment que l’Iran a rempli sa part du contrat et que cela a été approuvé par l’Agence internationale de l’énergie atomique », ajoute le texte.
L’Iran et le groupe 5+1 sont parvenus, le 14 juillet 2015, à un accord nucléaire qui est entré en vigueur le 16 janvier 2016.
Les tergiversations de la partie américaine se sont multipliées depuis l’entrée en fonction de Donald Trump.